Ancienne professeur de sciences et documentaliste, formée en Arts plastiques et passionnée d’œuvres littéraires et scientifiques, Monique est une artiste. Depuis peu, elle porte un regard nouveau sur l’espace qui l’entoure. La décoration, pour elle, c’est être capable de retranscrire plastiquement un ressenti. Elle s’est alors lancée dans la décoration en proposant un projet d’envergure. À la recherche de l’harmonie fonctionnelle, elle souhaite rénover la moitié de son habitat et pour ce faire, elle a monté un atelier lors du MOOC d’initiation au métier de Décorateur d’intérieur. Interview.

Quel était votre projet et qu’est-ce qui vous a décidé à le proposer et le porter durant tout le MOOC ?

La moitié de mon appartement (salle à manger, cuisine, salle de bain) a été rénovée il y a 10 ans par une amie architecte aujourd’hui disparue. Son travail a rendu mon quotidien beaucoup plus agréable.
Depuis cette période, la situation a changé puisque la copropriété m’a autorisée à rouvrir une ancienne porte d’accès à l’appartement. L’adopter comme nouvelle entrée me permettrait d’abandonner un accès actuel très étroit et pas accueillant. De plus, avec cette nouvelle circulation, les pièces communes disposeraient d’un plus bel espace. Mais, ce nouvel accès étant situé dans notre actuelle chambre, il convenait de créer une nouvelle chambre digne de ce nom en considérant la cohérence globale de l’appartement.
Pour y parvenir, j’ai eu envie de me mettre dans une situation tout à fait nouvelle qui me stimule et me permet de travailler personnellement à ce projet.

Ce MOOC providentiel m’a fourni les conditions idéales. Le travail d’équipe a été le moteur qui me manquait avec ses différentes directions de recherche, les jugements de chacun et l’introduction, ainsi, d’une distance nécessaire. Tout cela avec comme garde-fou les observations d’une architecte professionnelle !

Comment vous êtes-vous organisés pour travailler en groupe, à distance, avec des collaborateurs que vous ne connaissiez pas ?

Plusieurs personnes se sont proposées pour participer à ce projet, mais seulement 2 se sont vraiment sérieusement engagées : Juliette Serres et Jérôme Marcillet. Notre fonctionnement s’est mis en place tout naturellement. Chaque nouvelle proposition a suscité une réaction et d’autres solutions ont suivi – en somme, une véritable réaction en chaîne dans un échange dynamique (que nos visions convergent ou divergent). Fort heureusement, le suivi d’Odile Cimetière nous a évité bien des écueils…

Qu’est-ce que votre atelier collaboratif vous a apporté ? Quelles prises de conscience sur le travail en équipe ? Ou sur le métier de décorateur ? 

Cette situation était complètement nouvelle pour moi habituée au contact direct. Je suis d’un naturel curieux et j’ai eu envie de m’adapter à une manière de procéder inconnue de moi jusque là. J’ai découvert qu’un fonctionnement virtuel ne gomme pas la présence des autres avec leur sensibilité, leur créativité et leur personnalité. Le travail partagé en équipe m’a apporté la distance et les idées qui me manquaient. Simplement, je n’ai pas su encadrer suffisamment pour permettre au projet d’être plus avancé.

En ce qui concerne le métier de décorateur, je crois qu’une difficulté majeure est d’arriver à enclencher chez le client une véritable réflexion personnelle pour l’emmener à formuler ce qu’il veut vraiment et dont il n’est pas obligatoirement conscient au départ. J’ai été, dans ce projet, cette catégorie de client.

Ensuite, traduire plastiquement ses attentes me semble être une autre difficulté essentielle. Pour y parvenir, je crois, comme pour tout projet sérieux à la vertu du travail.

Allez-vous concrétiser le projet ? Quel est votre plan pour la suite ?

Je me trouve dans un moment de ma vie où un changement de cet ordre est nécessaire. Je me sens sécurisée par la validation de mon plan et l’analyse correspondante. Je ressens très positivement la nouvelle répartition de l’espace à laquelle nos recherches ont abouti.
Pour concrétiser le projet, j’ai commencé à demander des devis. Le travail sera effectué par des professionnels et avec mon compagnon, nous nous occuperons des enduits et des peintures pour limiter notre budget.

En conclusion, je remercie beaucoup Odile Cimetière pour son attention professionnelle et bienveillante ainsi que mes conseillers Juliette Serres et Jérôme Marcillet et toutes les personnes ayant œuvré pour que ce MOOC puisse exister.